20 000 manifestants décidés
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manif janvier 1960

Pour Delouvrier, la situation est limpide. Ni la police, entièrement acquise aux manifestants, ni les paras n'ont pu ni voulu empêcher cette masse immense et explosive de se réunir. D'après les rapports, il y a vingt mille manifestants décidés groupés autour du P.C. Ortiz et le double de sympathisants qui regardent dans les rues avoisinantes. Plus grave encore, il y a deux barricades et un îlot retranché dans les facultés. Le service d'ordre a été défaillant pour des raisons qu'on n'a pas analysées sur le moment. Il est certain qu'à cette heure la situation échappe des mains des deux patrons de l'Algérie comme une poignée de sable du désert. Challe, qui croyait la maintenir, doit admettre que certains de ses subordonnés l'ont mal informé ou ont été « terriblement imprudents ».
A ce propos Delouvrier a appris la présence de Gardes au balcon Ortiz et il a demandé à son homologue militaire de l'envoyer immédiatement rejoindre sa nouvelle affectation à Saïda, ce que Challe fera le soir même.
Il est 16 h 15 lorsque Delouvrier, en complet accord avec Challe, a donné le feu vert au colonel Fonde. La manifestation devra être dispersée à partir de 18 heures : En souplesse, a recommandé le commandant en chef.

Fonde a prévenu le commissaire central Trouja d'avoir à mettre un commissaire à la disposition de Debrosse pour faire les sommations légales. Le colonel de gendarmerie Debrosse et les colonels de paras Dufour et Broizat sont alertés. La dispersion commencera à 18 heures. Au sud, les gendarmes descendront les escaliers du Forum, à l'est, les deux régiments de paras descendront l'un le boulevard Baudin, l'autre l'avenue Pasteur et la rue Michelet. Les trois unités se retrouveront sur le plateau des Glières pour repousser la foule vers l'ouest où le passage sera libre. Ensuite, on s'occupera des barricades.

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Manif du 24 janvier 1960